La Fille Du Nil
by Sania Shaarawi


Le Nil reflète encore ton visage rêveur, Toi qui parlait au Sphynx comme parlent les vivants Dans un monde rempli des rêves de géants D’ancêtres immortels dont tu étais la soeur.

Prisonnière des légendes dont les mots te hantaient, Elargissant l’espace étouffant de ta chambre, Tu retenais ton soufflé, émue par des pensées Fiévreuses et inspirées, qui réchauffaient tes membres.

L’amour humain par moments t’attirait, Mais tu étais liée par des fils invisibles, Et tu offrais ta vie, qui souvent t’échappait, A cette terre ruinée par un destin terrible.

Tu perdis, sans mot dire, ta propre liberté Et dans la solitude, souvent tu t’enlisais Comme le sphynx ton ami, géante et absorbée Par les sables mouvants des mots que tu cherchais.

Le désert, qui t’offrait ses arides richesses, Se peuplait de héros sous ta plume légère, Et tu vivras toujours, courageuse prêtresse, Dans cette terre d’égypte dont l’amour est amer.


Le 11 Novembre 1979


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